Dompte un jour, dompte toujours !

Cela faisait environ deux semaines et demi que l'oncle des jumelles rejoignait tôt chaque matin ses deux yacks préférés, Sko et La.

Après quelques brossages obligatoires sans lesquels il n'obtiendrait aucun effort de ces gros bestiaux, il les amenés un peu à l'écart du camp pour faire quelques exercices en vue du spectacles.

Les premiers jours, comme pour réhabituer les gros poilus, le Dah n'avait pour seul matériel que sa longue et fine tige de bois pour fouetter l'air et diriger les troupes.

Ils ne demandaient pas grand chose en échange de ces petits tours, un bon brossage deux fois par jour au moins, c'est un peu comme pour les hommes qui adorent se faire gratter le dos par les fines mains de leur douce et tendre en fin de compte, sauf que là, les mains doivent savoir ne pas économiser leur vigueur, quand ça brosse, ça brosse !

Les deux bestiaux était quasiment du même gabarit, La étant un tout petit peu moins volumineuse que son compagnon de vie. Elle suivait comme le demandait l'oncle, Sko au pas de course, enfin, au pas de course d'un yack, donc un pas de course lourd, bruyant et vibrant dans un rayon d'une bonne dizaine de mètres... Ils trottinaient ainsi formant un cercle, puis un huit assez large du fait de leur taille imposante.

Les jours suivant les tours redevinrent un peu plus complexe, des pas en avant, en arrière, des espèces de chorégraphies dansées, un peu lente, c'est pas des animaux très connus pour leur grâce naturelle... Mais bon ça fait sont petits effets cette succession de pas de côté, à droite, puis à gauche, ces pas saccadés et lourd en avant, en arrière.

Après chaque séance Tagha restait une bonne heure avec eux dans leur enclos de fortune, à les bichonner, les brosser, leur donner quelques miches de pains durcies dont ils raffolent tant à défaut de bonnes herbes verdoyantes en cette période.

Les quatre derniers jours, les séances s'intensifièrent, en durée et en nombre, une deuxième venait s'ajouter à celle du matin, en milieu d'après-midi, consacré uniquement à un petit tour plus original et où Tagha dirige bien les yacks, où les yacks forment bien un cercle mais cette fois ils sont côte-à-côte, trottinant en formant un large cerlce, pendant que Tagha a un pied solidement posé sur le dos de chaque poilu, à lancer régulièrement la même expression : "An Dah ! An Dah !"