Re: Entre chien et loup...

Ju Dah Lun 3 Sep - 15:56

Les repas de Commi, ça ressemble plus à un enterrement qu'à une bonne boustifaille. Pauvre Flagha, il aura pas reçu les honneurs, en arrivant à l'heure du repas. Manquerait plus qu'il décide de se barrer suite à des retrouivailles de si mauvais goût. Face à son écuelle, si gentillement offerte par son grand frère, Ju ne peut s'empêcher de faire une grimace. Il prend son assiette, regarde à gauche, à droite... Les mines sont lasses, apeurées, comme un joueur de roulette russe, dans une autre dimension, à une autre époque.
Le Dah soupire.

Lentement, il prend une cuiller, qu'il plonge dans ce truc infâme. Son visage est parfaitement neutre, recomposé en masque insensible, pour parer à ce genre d'épreuve. Soupirant, il porte l'aliment, si on peut appeller ça un aliment, à sa bouche.
Gloup
Une bouchée.
Une chance que là, ce soit pas trop solide, y a pas besoin de macher. Aussi Ju avale-t-il tout rond, pour garder le moins possible le gout dans la bouche. Malheureusement, ce truc est plus coriace et la torture des papille n'est qu'un prélude aux atroces douleurs stomacales. Ju se prépare à les recevoir, tout en portant une seconde cuillérée à ses lèvres. Il faut persévérer.

Ce qui ne nous tue pas nous rend plus fort.

Tagha Dah Lun 3 Sep - 16:33

Le bruit de gars qui se répand ramène Tagha sur terre un instant.

Plus l'habitude l'pauv' Dah...

Il tire à nouveau sur son cône fumant avant de regarder Flagha revenir tout penaud. Il regarde sa soeur s'occuper de lui, tout en réfléchissant à sa question. C'est vrai ça, où il va dormir ce Dah ?

T'as qu'à prend' la place de ton pate...

Il s'arrête net, fronce les sourcils.

Va dans la mienne, So ira dormir avec Al'Kaï c'te nuit. On verra d'main comment qu'on s'organise.

Puis il se penche pour reprendre la bouteille de Dah'Lkol et la lève en direction de Flagha.

R'poses toi bien cousin, t'as mauvaise mine. Ha ha ha ha...

Et hop une bonne rasade de ce délicieux breuvage à réveiller un mort.

Flagha Dah Lun 3 Sep - 16:48

Flagha se sera contenté d'aquiescer d'un mouvement de tête... pourtant dans ses souvenirs c'était pas si infect... enfin, s'en souvient pas vraiment... encore un tour que lui joue sa mémoire... fin bon pour l'instant tout ce qui l'intéreesse c'est de savoir où il va enfin pouvoir se reposer...

Ah ben v'la que le Dah'ron a parlé... Il jette un dernier coup d'oeil alentour aux différeents membres de sa famille... Ca s'est mieux passé qu'il ne l'aurait cru... Mais en même temps il n'a pas vu son frère... bah, l'aura tout le temps de voir par la suite... c'est pas comme si il comptait rebouger de toute façon...

Un dernier coup d'oeil aux plus jeunes et Flagha se dirige vers la roulotte du cousin, grimpe les quelques marches et la porte se referme derrière lui;.. un instant plus tard il s'écroule sur une couchette, ptet bien celle du Dah'ron, l'a pas vraiment fait attention et il s'endort...

Al'Kaï Dah Ven 7 Sep - 17:06

Et qui a dit que j'étais d'accord pour héberger ton grand dadet dans MON plumard ? Certainement pas moi...

Mon dieu mais qu'est-ce que cela ? Une apparition ? Un fantôme ? Un revenant ? Diantre...
Sortit de l'ombre des arbres pour s'approcher du camp, le tonton Al'Kaï était resté un peu à l'écart à observer la joyeuse scène de retrouvailles caché entre les roulottes. Son regard dissimulé sous le rebord de son turban demeurait encore indéchiffrable, comme perdu dans de sombres pensées que bien peu auraient pu saisir sans doute, si ce n'était peut-être lui même, son donc demi-frère, et leur géniteur respectif à défaut peut-être de respectable.
Une fois le plus jeunes des deux frères partit, son aîné se montra enfin pour se rapprocher du feu, et placer son index et son pouce en pince le temps de retirer le cône de la bouche de son cousin pour le porter à la sienne.
Machinalement, ses yeux verts se baladèrent sur chacune des charmantes frimousses rassemblées là, comme pour jauger non sans un zeste de surprise de la joie qui semblait devenue le maître mot autour du retour de Flagha, comme s'il ne la comprenait pas vraiment mais tentait de s'en imprégner.

Quoi de neuf chez le tonton ? Quoiqu'il soit difficile d'en juger aux vues de la couche de vêtements crasseux et en loque dont aimait se vêtir le bonhomme, il semblerait pour un œil expert et bien avisé que ses interminables promenades nocturnes et solitaires en forêt ai été profitables, en atteste le développement conséquent de sa masse musculaire qu'on pouvait observer à travers les nombreux trous (bande de petits voyeurs) de sa chemise qui, dans les temps immémoriaux où il s'intéressait encore à la chair des femmes, avait été blanche.
A par ça... Ses cheveux noirs en mèches crasseuses avaient encore poussés sans que l'idée semble encore lui être venue de se les attacher, et sinon... Le modèle standard. Le beau ténébreux qui se cache sous sa crasse de bad boy, l'alcoolique toxicomane blasé de la vie à la démarche lente et mesurée, le rabat-joie de compétition toujours apte à plomber l'ambiance... Bref, celui que vous attendiez tous, avouez-le.

Sans autre forme de procès, il saisit un des pans de son manteau pour dévoiler sous vos yeux ébahis... Une série de montres bradées, pas cher bonne qualité ! Plus sérieusement, pour tirer d'une de ses poches intérieur trois sortes de couronnes, résultat de l'entrelacement des tiges de petites fleurs d'un bleu profonds (Quand on a la classe et la culture, on appel ça des Anchusa cespitosa.) pour les déposer sur les trois petites têtes des gamines assises autour du feu, la mine bougonne et renfrognée.

J'me suis fait chier à les faire, alors on abime pas.

Avouez tout de même que pour une fois il c'est effectivement donné du mal. Reste à avoir le courage de lui expliquer que ses nièces ne sont plus des enfants, et que les fleurs dans les cheveux c'est bon pour les supporters de Wood Stock d'un autre temps mais pas pour des femmes des vraies des tatouées.
Cependant, craignant visiblement ce genre de réaction en réponse à un petit geste d'attention tout à fait inexplicable, le tonton se hâta bien vite de rejoindre son confrère dans le confort tiède et doux de la semi-inconscience éveillée et s'enfilant sans sourciller de généreuses rasades de Dah'Lkol, retirant son manteau pour s’asseoir sur son habituel et vénéré petit tabouret de bois maintes fois poncé par son arrière-train.

Tagha Dah Ven 7 Sep - 17:39

Ah te v'là toi... La vie est belle cousin. C'moi qu'ai dit qu'So prendrait la place de Shaba pour c'soir, ça t'suffis pas ?

Huuuu... Il a pas l'air content de la longue absence d'Al'Kaï. Enfin une rasade de Dah'Lkol et il n'y parait plus.

Ben d'dons... T'as foutue une paignée à un ours ou quoi ? Tu poques à 20m à la ronde et t'es fagoté comme un Dah qui s'rait fait piétiner par un Da'Dah...

Un petit regard amusé vers Al'Kaï, et il lui reprend aussi sec le cône.

Gaffe, Dali a pas eu la main légère...

Une volute de fumée bleuâtre s'élève au-dessus du Dah'Ron.

Ton frère est rev'nu Al'Kaï, il r'trouve l'droit ch'min, çui des Dah. Alors...

Il se tait un instant, cherchant ce qu'il convenait de dire à propos de son demi-frère.

... Enfin, bon v'là quoi, j'veux pas qu'ça parte en ruine, on a b'soin d'vous deux ici.

Il pose sa main sur l'épaule du crasseux avant de changer de sujet, persuadé que de toute façon il ne s'attarderait pas dessus.

Bon, alors, t'étais où ?

Al'Kaï Dah Ven 7 Sep - 18:04

Y'a pas d'lézard chuis au jus de la situation. Plus on aura d'hommes mieux c'est, ça s'arrête là, et nos p'tites considérations persos entre Flagha et moi passent pas avant l'intérêt du groupe. De toute façon je m'en tape... A l'heure où je me couche So sera déjà debout.

Et c'est effectivement un point réglé, et vite réglé. S'il devait y avoir des explications musclés entre les deux frères, elles se feraient sans doute en privé, et dans la considération du fait que chacun était utile au clan. Vous voilà rassurés ?
Sans manifester l'envie de vouloir s'étendre sur le sujet plus que nécessaire, le tonton adressa un sourire fin, mais néanmoins présent, à son cousin.

Fais pas ton délicat des sinus, j'sens toujours meilleur que toi après un bain !

L'amour familial et bon enfant, ah, c'est bon de se retrouver chez soi !
Il flanqua une claque dans l'épaule du chef de clan (Pas trop fort tout de même, on ne sait jamais avec ces convalescents, un morceau est si vite arraché...) avant d'ajouter quelques mots d'un ton détaché mais relativement froid dont le moins qu'on puisse dire était qu'il n'invitait pas à pousser plus avant dans le sujet abordé.

J'avais... Quelqu'un à voir. Et c'était suffisamment important pour que je doive me permettre cette absence, je te pris de le croire. Je t'en parlerais quand les petites seront couchées. Mais en attendant j'crois qu'un peu de flotte sur la gueule ferait pas trop de mal en effet. Vous avez pas de l'eau et un savon qui trainerait dans le coin par hasard mes p'tites ?

Ou l'art de diluer une information de visiblement premier ordre dans un sac d'inepties, en espérant que l'oncle auquel il s'adressait aurait encore l'esprit assez clair pour faire le tri là dedans.
En attendant, le dandy préhistorique avait retiré son capuchon le temps de passer ses doigts noircis dans les mèches emmêlées de sa tignasse avec un regard dépité, proche du désespoir à l'idée d'avoir à tirer tout cela au clair dans un avenir qui, pour le bien de l'intégrité nasale de tous, se révélait visiblement plus proche qu'il ne l'avait espéré.

Adah Dah Sam 8 Sep - 16:12

Adah regarde Flagha aller se coucher en réprimant à son tour un bâillement qui en dit certainement plus long sur son degrés de fatigue qu'elle ne voudra bien l'avouer. Ses journées sont dures au Marknad et l'euphorie habituelle des retrouvailles Dah la vide systématiquement de toute énergie.
Néanmoins elle ne semble pas décidée à se lever de suite et c'est avec un autre sourire radieux qu'elle accueille Al'kaï.
Sans protestation aucune elle accepte le cadeau qu'il lui fait comprenant combien ce geste est affectueux du fait de sa rareté et du caractère de son cousin.
Et puis Adah aime bien les fleurs. Elle jette un oeil à Dena qui sourit mais qui sera surement bien moins ravie qu'elle du présent, puis commence à ajuster les mèches de ses cheveux sous la couronne. Ca doit bien lui aller elle en est sure. D'ailleurs elle devrait y penser pour orner ses coiffures quand elle va travailler. Ca a son charme.
Perdue dans ces quelques pensées elle ne remarque pas le regard désapprobateur de sa soeur face a autant d'enfantillage. Adah de toutes manières n'en passera jamais l'âge, alors qu'on se le dise !
Finalement, elle se lève et s'approche d'Al'kaï pour lui déposer une baiser sur la joue

- Merci cousin ! l'est jolie ta couronne de fleurs j'aime bien. J'vais te chercher un peu de savon

Ceci étant dit, la jeune jumelle prend le temps de remplir une gamelle avec de la neige pour la poser sur le feu et s'empresse d'aller chercher de quoi se débarbouiller à son cousin. Revenant en courant, elle ajoute à son attention

- Si tu veux prendre un bain on peut t'en préparer un. Hein Dena ? mais faudra faire chauffer plus d'eau et ce sera plus long... C'est comme tu veux !

Pan Dah Lun 10 Sep - 13:12

Pan accepte volontiers la couronne de fleur, elle est pas tatouée alors elle aime bien elle doit l'avouer, prestement elle la pose sur sa tete, réajuste deux ou trois fois et visiblement contente du résultat elle se lève pour déposer aussi un bécot sur la joue d'Al'kai qui se fait si discret.

Puis comme toujours elle passe ses ras autour de tagha et lui murmure une bonne nuit avant de partir en courant dans sa propre roulotte, d'façon son père il rentrera tard vu les vapeurs de fumées...

Dena Dah Mer 12 Sep - 23:41

Dena était tout aussi ravie que sa jumelle et leur attitude est presque indentique, (l'air con en moins ), surtout l'espression des yeux, ce qui pourrait induire n'importe quel Dah en l'erreur quand à l'identité de l'une ou de l'autre.

Ce moment d'hésitation ne sera que d'une courte durée, bah oui quoi... Lorsque le crasseux Al' fait son apparition et qu'il orne les jolies petites frimousses d'une couronne de fleurs, la Dena ne peut s'empêcher de grimacer mais remercie tout de même d'un sourire le belâtre.

A l'idée du bain, Dena se lève d'un bond.

- Pour sur qu'il veut un bain !

Rapidement Dena saisit un seau et la main de sa soeur pour aller chercher de l'eau.

Adah Dah Jeu 13 Sep - 19:39

Quelques minutes à peine et voici les jumelles qui reviennent... un seau d'eau dans chaque main. Elles posent le tout sur le feu pour bien laisser chauffer l'eau. Autant que faire ce peut, elles emplissent de neige les quelques gamelles restant de la cuisine du soir, histoire aussi au passage, de jeter les restes pour une bonne raison.
Elles ont l'habitude les jumelles. Y'a pas a dire, la préparation des bains ca les connait. Et le temps qu'Al'kaï se restaure et pose son arrière train de mâle Dah sur un rondin de bois Vlorg, voici déjà l'agréable baquet plein. Un large drap est étendu sur un filin entre deux roulottes pour lui offrir un peu d'intimité.
Au côté, un énorme savon des famille et une brosse de Da'Dah (oui hein, aux grands maux les grands remèdes), un drap propre et frais, et des fleurs parfumées tirées très certainement de la réserve de Dali pour les grandes occasions.
Les deux jeunes filles se tiennent droites à côté de leur oeuvre, attendant piaillantes et pouffantes que leur Pygmalion daigne plonger sa sculpturale silhouette dans l'eau chaude, prêtes à quelques courageux aller-retour entre le feu et le bain pour maintenir la température.

Al'Kaï Dah Jeu 13 Sep - 20:28

Les femmes sont parfois d'une cruauté notable que, pour cette scène d'une rare violence et d'un sadisme sans faille, il est important de souligner. En effet, ni les muettes suppliques de leur oncle par un trop grand nombre d'années leur aîné ni même ce fameux regard de chaton battu et abandonné sur la route des vacances attaché à un arbre ne parvint à retenir l'attention de nos fées du logis en manque d'hygiène sur le fait que, non et décidemment non, le mâle n'avait pas la moindre envie de laisser couler ses couches de crasse dans cette matière liquide et transparente même pas alcoolisée... Déjà qu'il n'en buvait pas, alors une ablution, quelle idée !
Impuissant cependant, il ne put qu'assister, les bras ballants le long de son corps balourd, à la préparation de la potence de sa mise à mort prochaine.
O rage, ô désespoir, ô toilette ennemie !
Du moins serait-ce sans doute ce qu'il aurait déclamé, dressé sur son siège de bois, s'il avait possédé quelques cultures, ce qui fort heureusement n'était sans doute pas le cas.
Cherchant du regard le soutient de ses proches du même sexe, il secouait la tête en tout sens, mais dû bien vite se rendre à la triste évidence que les effluves nauséabondes qui se dégageaient de lui indisposaient jusqu'aux flammes du feu qui semblaient le fuir, et que cette fois, il n'y couperait pas...

Harpies.

Cracha-t-il entre ses dents serrées aux deux pintades qui ricanaient bêtement, pas trop fort tout de même au cas où elles l'entendent et ne se décide à lui imposer un traitement plus cruel encore que leur dernier stratagème. On sait jamais avec ces femelles sournoises...
Poussant donc ce qui devrait sans doute s'avérer être son dernier soupir, il se signa, un peu dans le mauvais sens mais mettons ça sur le compte de ses séances de buissonnière à compter fleurette lors des cours de catéchisme de sa jeunesse lointaine, et se dirigea d'un pas lourd et lent vers cet abominable drap vierge. C'est marrant comme idée hein, au cas où quelqu'un passe sur la route il éviterait au moins la honte de s'exposer, vulnérable mais surtout propre au regard d'autrui, mais enfin tout de même, pleine vue à tout le reste du camp !
Rougissant comme une pucelle à son premier rendez-vous (Qui sait, c'était peut-être son premier rendez-vous avec une baignoire ?), le fier Dah commença à ôter ses bottes et ses braies en maugréant milles malédictions dont les quelques brides que vous eussiez pu saisir semblaient étrangement misogyne, puis son lourd manteau en lambeaux, pour dévoiler... Des pieds noirs de crasse et un ensemble pantalon/pull rongé de mites et de boue. De quoi donner le frisson même au plus endurci des célibataires...

Vous sentez pas obligées de regarder hein...

Lança-t-il à tout hasard à l'adresse de nos charmantes glousseuses. Mais pressentant, avec un infaillible instinct, que ses tortionnaires semblaient trouver une satisfaction maligne à l'humilier de la sorte, il abandonna le combat avant même de l'avoir commencé. Pull par dessus tête, cliquètement métallique de la boucle de ceinture cloutée qui alla bringuebaler avec les restes de ses fripes dans la poussière, puis il détacha lentement et d'une main malhabile les cordons emmêlés de sa chemise trop grande pour l'envoyer en boule au hasard du camp dans un geste rageur.
Là le moment de crier : A poiiiiiiiil ! Mais si, mais si... Car fort heureusement, et quoique le public actuel ne soit sans doute pas le plus valorisant qu'on eut pu rêver s'agissant d'exposer une quasi nudité, la vision qui s'offrit à vos petites mirettes pleines d'étoiles avait de quoi saisir, en comparaison de l'allure générale de crapaud bossu qu'affectionnait entre toutes ce bourru tonton.
Dans le prolongement de ses mains calleuses qu'on avait plutôt coutume de voir taquiner la bouteille que la savonnette se dévoilaient les muscles secs de bras qui semblaient taillés dans la douceur et la mollesse d'un bloc de pierre. Son large torse n'était nullement en reste, sculpté à la défiance de son mode de vie, dans le dessin harmonieux de vallons volumineux entretenus par la marche et le labeur perpétuels. En bref, si ce n'était les lacérations de nombreuses cicatrices qui se croisaient en de longues diagonales sur la peau brunie par le soleil de son dos puissant, le tableau aurait pu être digne d'éloges. Un vrai prince charmant caché dans une tenue de grand-mère défraichie, avouez qu’il y avait de quoi entretenir les imaginations les plus folles sur des comptes à venir…
Les mains pudiquement croisées sur son entre-jambes, n'osant décidemment plus regarder autre chose que ses pieds, l'homme en situation si délicate se résigna à se jeter à la flotte dans le sens le plus littéral du terme, dissimulant ce qui pouvait l'être de son corps dans le baquet prévu à cet effet.

Putain ce que vous me feriez pas faire...

Avant de saisir l'espèce de bouchon à chevaux qui voulait se faire passer pour une brosse, le bloc blanchâtre du savon, et s'appliquer coup sur coup les deux sur la couche protectrice qui couvraient son épiderme comme un doux cocon.
En moins de quelques minutes bien entendu, l'eau cristalline se teinta au fur et en mesure de gris, de marron, pour se décider à adopter un noir du meilleur goût alors que, persévérant sur sa lancée, Al'Kaï s'acharnait avec une ténacité de forcené à n'épargner aucune surface de sa grande personne tel un cochon pataugeant dans son auge.
Triste épisode d'une vie d'errant à ne surtout pas raconter aux enfants le soir au coin du feu... Quoique parfois, la déchéance a du bon. Et j'vous pris de le croire, il en faudrait des allers-retours !

Tagha Dah Jeu 13 Sep - 20:53

Toute une histoire pour pas grand chose. Il abusait le cousin à jouer les précieuses devant un peu d'eau clair... gri... mar... d'eau noire donc, une brosse qui décrotte même les petits de La et Sko quand il pleut et une pauvre savonnette qui fait un peu de mousse...

Franchement, c'est bien pourtant un bon bain une fois le trimestre. Les tonnes en raffoles après en général. Et pi là, faut avouer que ça blairait sévère quand même. Sûr qu'il avait pas dû approcher le moindre ruisseau de tout l'été le cousin.

Tagha regardait la scène, cône en bouche, lèvres levées en coin, moqueur. Il tire sur le mégot, l'extrémité s'embrase une seconde et le Dah'Ron s'en va, s'élève, vole vers les étoiles. Il en oubliait presque la lenteur du bain. Ce soir il veillerait avec Al'KAï, au diable les tons et leur tribune du Conseil demain matin.

La fumée bleuâtre s'élève en cercle grandissant et le Dah se lève, quitte son tabouret près du feu pour aller s'adosser à sa roulotte. Pas de doute, Flagha était fatigué, ça ronfle sévère là-dedans.

Il sourit à nouveau, content de ce retour, de ces retours. Les deux frangins. On est forcément mieux avec que sans... Il ferme les yeux, reprend une bouffée de son herbe. Vivement que tout le monde se couche, que les deux cousins se retrouvent...

Il était loin d'ici maintenant, les allers-retours des jumelles avec leurs seaux pour garder leur Al'Kaï au chaud ne se trouvaient plus sur le même plan...

Dena Dah Jeu 13 Sep - 21:02

Contrairement à Adah, Dena sourit par sadisme. Voir ce Dah de coutume sûr de lui, fier et… Vêtu, à présent honteux de sa situation, nu comme un verre tout droit sorti de terre et surtout minable.
Oui, Dena est heureuse de voir cet homme beau comme un Dieu, comme tous les Dah il faut être objective, se comporter comme un gamin à qui on a infligé une lourde punition, ça lui apprendra de la rendre ridicule avec une couronne de fleurs sur la tête. Faut qu’il arrête la bouteille, où a-t-il vu des couettes ? Elles sont femmes maintenant les trois « gamines », faut se le mettre dans le crâne même si pour Pan c’est moins évident.

Une fois le cousin dans le bac, la jumelle approche et pioche une nouvelle fois dans ce petit pot en verre pour en sortir une bonne poignée de ces fleurs séchées, si odorantes et prévues pour parfumer les femmes des grands soirs. Le sourire encore plus large devant Al’Kaï qui frotte à s’en user la peau, si peau il y a encore sous cette couche de crasse.

- J’peux aller chercher une autre brosse pour t’aider s’tu veux…

Un coup d’œil à peine discret sur le dos large et musclé, elle incline la tête, les mains derrière le dos et toujours ce sourire à lui coller des baffes.

- J’peux m’occuper de tes cheveux si tu préfères…

Et pourquoi pas lui curer les ongles de pieds temps qu'elle y est?

Adah Dah Jeu 13 Sep - 21:57

Adah regarde son grand cousin se dévêtir avec ingénuité. Si elle lui avait proposé un bain la concernant, il ne s'agissait là que de l'envie extrême de lui faire vivre cet intense moment de bonheur qu'elle partageait régulièrement avec sa soeur. D'accord. Accessoirement il s'agissait aussi de faire définitivement dégager cette odeur nauséabonde dont la jumelle avait enfin trouvé la source après avoir fini de nettoyer les gamelles de Commi. L'effluve qui vous faisait tousser ne venait pas du dîner.
Les yeux de la délicieuse kanshek s'agrandirent à mesure que l'eau se teintait. Comment un seul homme pouvait-il être encrotté à ce point ? même les Da'Dah avait le poil plus brillant.
De même que sa soeur, elle zieuta le corps divinement bien taillé du Dah et, à la suite de Dena ajouta un commentaire

- On va t'faire beau Al'Kaï ! Oui dah ! après ca tu pourras aller voir les tonnes, elles tomberont comme des mouches. Enfin pour de bonnes raisons cette fois. Ptête même que t'en trouveras une bien, belle et gentille pour te faire plein de petits Dah. Hein Dena ?

Et sans vraiment lui demander son avis, elle empoigna une autre brosse qui devait trainer dans un des seaux (la fourbe) et entreprit de lui gratter le dos avec énergie

Al'Kaï Dah Sam 15 Sep - 1:14

Il n'émit qu'un grognement indistinct pour répondre à la vile jumelle, dont on aurait pu dire s'il était affirmatif ou négatif. Cependant, quand la plus vive des deux s'enhardie à se saisir à son tour d'une brosse pour le seconder vaillamment dans sa périlleuse entreprise, il eut pour premiers réflexes un sursaut, puis un mouvement de recul. Mais les attentions du beau sexe sont ainsi faites que souvent, et quand bien même on les craindrait comme la peste, elles savent raviver et séduire les points faibles des plus endurcis. Docile et apprivoisé, le Dah se laisse donc frotter, toute notion d’une quelconque fierté glissant sur ses pores avant de se diluer dans l'eau sale.
Si ce n'avait été cette caractéristique crispation des mâchoires qui lui donnait des airs de fauve asservi, on aurait presque pu penser qu'il appréciait le soin qu'on lui portait tel un présent rare ; moment privilégié où l'apparence d'ermite qu'il entretenait pour dissimuler une beauté commune aux gens de cette famille fondait en même temps que son masque de rudesse brutale.

Que m'importe de plaire aux tonnes... Les femmes sont de toutes les races vivantes la plus perfide et menteuse, qui attend un instant de faiblesse pour vous dépecer, à l'instar du vautour sur un agonisant, les charmes de la beauté en plus qui ne les rendent que d'avantage redoutables. Ma seule fidèle est ma bouteille...

Une des déclarations les plus longues de son répertoire sans doute et qui, en un instant, résumait toute l'aigreur d'un esprit résolument misanthrope à l'histoire en grande partie inconnue, suspens insoutenable où il est question de se dire "Mon dieu, pauvre petit chose, qu'a-t-il bien pu lui arriver pour qu'il en devienne toxicomane et alcoolique ?" alors que, après tout si ça se trouve, c'est simplement par goût !

Ca ira les filles. Merci de votre aide... J'peux me rhabiller maintenant, ça ira ?

Murmura-t-il avec dépit une fois savonnée et dument coiffée avec les doigts la longue tignasse noire d'encre de sa chevelure, d'un petit ton qui sonnait presque comme une supplique craintive.

Adah Dah Sam 15 Sep - 11:21

Adah avait empoigné la brosse avec fermeté et d'une certaine manière, son oncle aussi. Elle était ravie de s'occuper de lui dans un moment aussi heureux. Après tout, à l'origine, ne fêtait-on pas le retour de Flagha ? sur son visage encore juvénile on peut lire la liesse non dissimulée qui l'anime. Adah irradie.
Dans un réflex certainement séculaire chez Al'kaï, ce dernier eut un sursaut de recul quand elle entama sa besogne. Instinctivement, la jumelle se fit plus douce, ses gestes plus tendres comme elle prendrait soin d'un enfant. Lentement la brosse opère son oeuvre et l'homme retrouve figure humaine.
Mais... le temps se suspend et le visage d'Adah se ferme un peu. Ses gestes lents perdent en énergie et sa main semble parfois hésitante. Les yeux bruns se posent d'abord sur Dena en une interrogation muette puis sur l'oncle. Aucun son ne sort de sa bouche mais son expression est sérieuse.
Se ressaisissant, elle reprend son labeur. Sans commentaire.
Elle finit par lâcher sa brosse et entreprend de réorganiser le chaos capillaire d'Al'kaï. De toute évidence, ce dernier avait fait de l'entropie sa maitresse et lui avait voué sa vie, si bien que son corps tout entier en témoignait.
La supplique du cousin vint briser le silence religieux qui s'était établi et Adah répondit d'une voix douce, souriant tendrement

- C'est bon Al'kaï. T'es tout propre on t'laisse te rhabiller. T'as des affaires propres là

D'un doigt tendu elle indiqua un petit tas de linge frais et chaud qui attendait sagement son propriétaire.
Dans ses yeux dansait une flamme folle, de celles qui animent parfois la jumelle et qui peut provoquer des incendies dévastateurs. De celles... qui brillent quand on ose bafouer un membre Dah.

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